Limiter les risques

La prévention nécessite l’hygiène et l’attention à tous les stades. Quelques comportements et gestes simples permettent de réduire les risques de contamination, intoxication …

Lieu de stockage des granulés

Une des règles d’or est de garder l’aliment à l’abri de l’humidité, dans un local tempéré, hors de portée des rongeurs, des animaux domestiques, des oiseaux ainsi que de toutes sources éventuelles de pollution ou de souillure.
En sac : Conserver les sacs sur des palettes pour que l’air circule. Ne pas les appuyer sur des murs humides. Le cas échéant, pour plus de sécurité, verser le contenu dans des bacs bien fermés et ventilés.
En vrac : Les silos doivent être nettoyés et vidés complètement 1 fois par an. Des fumigènes doivent être utilisés durant ces nettoyages pour conserver
à l’intérieur une parfaite hygiène et éliminer les risques de moisissures.

Cela permet :
–  de supprimer la poussière qui s’accumule
–  d’éliminer les mycotoxines de stockage (diverses espèces de champignons
microscopiques telles que les moisissures) qui peuvent avoir des conséquences
très lourdes sur la santé de votre cheval
–  de vérifier l’état (étanchéité, corrosion) et solidité et points d’ancrage afin
d’éviter tout accident

L’eau

Si vous disposez d’un puits, il sera préférable de faire effectuer une analyse bactériologique et chimique pour mesurer les éventuelles présences de nitrates, nitrites et métaux lourds. Si vous êtes sur le réseau de l’eau de ville, rien ne vous empêche de faire vérifier la qualité de l’eau par des spécialistes de l’eau dont c’est le métier. Votre eau sera très bonne pour votre famille mais à certaines périodes de fortes chutes de pluies, des apports en chlore pourraient ne pas être appréciés par la flore intestinale de votre cheval.

Il conviendra également d’effectuer des apports d’électrolytes (sodium , potassium, chlore) afin de permette au cheval une meilleure récupération après l’effort. Attention, car un cheval déshydraté ne boit pas spontanément.

Le foin

Le foin est primordial pour les chevaux. Son transit digestif ne peut se faire correctement que s’il dispose de fourrages digestibles (fibres) en quantités suffisantes.

Au box sur litière de paille de blé, un apport minimum de 5 kg de foin est indispensable pour un cheval de 500 kg. Si celui ci est sur litière artificielle pour des problèmes respiratoires par exemple il faudra lui apporter environ 8 kg de foin de pré pour couvrir correctement ses besoins en matière sèche. Un cheval sur litière de paille consommera naturellement environ 3 à 4 kg de paille.

La cellulose de la paille est moins digestible (lignine) que celle du foin de pré (cellulose vraie).Si le cheval dispose de « bon foin de pré « , il ne se « gavera  » pas de paille et vous éviterez les problèmes digestifs (type bouchons de paille dans l’intestin).
Pour ceux qui sont en pâture, il conviendra de le diminuer ou de le supprimer selon l’herbe disponible en qualité (saisons) et en quantité. Plus les foins sont récoltés tardivement, plus ils seront « ligneux », donc moins digestibles.

Le foin devra être conservé dans un endroit sec et ventilé, il ne sera jamais donné s’il est moisi, poussiéreux ou souillé par des déjections d’animaux (chats, souris…)
Rester vigilant pour le foin car le risque d’y mêler des plantes toxiques n’est pas nul ; certaines plantes perdent leur toxicité en séchant, mais pas toutes.
Il existe la possibilité d’analyser votre foin afin de connaitre :
1  – sa valeur nutritive
2  – rechercher la présence de mycotoxines :
– de champ : perturbateur de l’immunité et effet toxique dans le sang. Troubles de la digestion, des hémorragies, des lésions orales, la dermatite, … Les dommages causés par ces toxines au système digestif sont irréversibles. Dans les cas les plus sévères, ces toxines peuvent entraîner la mort.
– de stockage. Dans les cas de fortes intoxications prolongées : elles affectent les reins, au sens large du terme.

La biosécurité


La biosécurité est le résultat de l’ensemble des mesures désignées par le producteur/propriétaire de chevaux afin de réduire : la transmission de maladies entre animaux, les maladies.
Votre vétérinaire est l’une des meilleures sources d’information sur la biosécurité et pour réduire au minimum les risques de maladie. Il peut vous aider à créer un plan pratique de biosécurité pour votre établissement qui sera conçu spécifiquement pour VOUS.
Les chevaux peuvent devenir plus susceptibles à la maladie quand ils sont:
– Dans des populations de haute densité regroupées de façon aléatoire sans considération d’origine, d’utilisation
– Soumis à un stress (thermique, alimentaire, compétition, transport…)
– Exposés aux chevaux malades ou aux porteurs asymptomatiques
– Dans un environnement fortement contaminé.

Quelques mesures de préventions :
–  tenir la vaccination et la vermifugation de vos animaux à jour
–  Isoler les nouveaux arrivants au moins 2 semaines
–  Laver vos mains régulièrement (certaines maladies sont transmissibles à l’homme)
– Nettoyer et désinfecter régulièrement équipement, harnachement et matériel de pansage
Nettoyer et désinfecter régulièrement les écuries, mangeoires, box et lieu de stockage, et moyen de transport (camion, van …)
–  Contrôler les accès aux chevaux de passage
–  Limiter les développements des insectes (mouches, poux, moustiques et tiques) qui sont des vecteurs potentiels de maladies humaines et animales. Pour réduire les populations d’insectes, une méthode efficace consiste à détruire les secteurs où ceux-ci se reproduisent (eau stagnante, crottins …).
Lutter contre les rongeurs : Il est nocif pour les chevaux de manger leurs urines qui peuvent être dans les grains (Risque de coliques). Ils véhiculent beaucoup de maladie, entre autres, la leptospirose.

Plantes toxiques

Le séneçon de Jacob est une plante vivace à fleurs jaunes et mesure entre 50 et 120 cm. Il fleurit entre juillet et septembre. On le reconnaît par sa tige droite avec un petit « bouquet » de fleurs jaunes au sommet de la tige. C’est une plante très invasive qui résiste au froid et à la sécheresse.

Qubely blocks is added to the Gutenberg editor as soon as Toute la plante est toxique pour le cheval à cause de molécules hépatotoxiques. Les premiers signes cliniques n’apparaissent que si le cheval en ingère une certaine quantité :
– Amaigrissement et baisse de l’appétit
– Coliques récidivantes
– Formation de cloques ou de « coup de soleil » sur le nez
– Manque de coordination et modification de l’état de conscience (encéphalose hépatique)
L’intoxication se fait suite à l’ingestion du Séneçon dans le pré (toutes les parties de la plante sont toxiques), ou alors séchée dans le foin (la plante est plus appétente séchée). Les chevaux la consomment volontiers, surtout lorsqu’elle est en fleurs, en plein été.

La toxicité se manifeste suite à l’ingestion cumulée d’une certaine quantité de Séneçon, suite une période variable. La dose mortelle correspondrait à environ 3% à 5% du poids du cheval (soit 15 à 25 Kg pour un cheval de 500 Kg). L’intoxication est donc possible avec l’ingestion de 50 à 300g/j pendant 7 à 8 semaines, ou alors d’une quantité moindre sur une période plus longue.
Le pronostic dépend de la quantité de Séneçon ingérée par rapport au poids du cheval et à la sensibilité de celui ci, mais il est toujours très réservé (environ 60% de mortalité). Les chevaux qui survivent suite à une intoxication au Séneçon ont en fait généralement modérés, et si leur pronostic vital est préservé, leur pronostic sportif est souvent mauvais (intolérance à l’effort…)
Il n’y a pas de traitement réellement efficace, les lésions hépatiques sont irréversibles !!!!!

PENSER A :
– Arracher la plante au stade plantule ou au stade floraison
– Limiter le surpâturage
– Semer du Ray Gras anglais ou du trèfle blanc (fort pouvoir de recouvrement qui évite l’installation des séneçons)
– Désherber avec des désherbants sélectifs aide des pâtures
très envahies, même si ce n’est pas l’idéal, (ne pas remettre de chevaux avant 15 jours dans les prairies).

Les glands : A l’automne et au printemps, l’ingestion de feuilles de chêne ou des glands est à surveiller. Cela provoque des troubles digestifs et une insuffisance rénale chez les équidés. La vigilance doit être d’autant plus grande lorsqu’il s’agit de glands verts du fait qu’ils soient plus dangereux que les glands mûrs.
L’intoxication des chevaux est due au tanin qu’ils contiennent. Il dégage une substance toxique pour le système digestif et les reins.

Les troubles digestifs et rénaux se manifestent suite à l’ingestion ponctuelle d’une quantité importante de glands mais également suite à l’ingestion prolongée de glands en quantité moins importante. Les troubles sont variables. Ils vont de l’absence de symptômes, à des réactions très violentes (diarrhées, coliques, hémorragie intestinale …), allant jusqu’à entrainer la mort de l’animal.
Il est difficile de traiter l’intoxication une fois que les signes cliniques se manifestent. Ainsi, il est préconisé de prévenir l’intoxication en surveillant les animaux afin de les changer de champs si ils ingèrent des glands.


Autres exemples :
Absinthe (Grande) :
La dose de 500 grammes peut provoquer l’avortement des
juments.
Aconit : Très toxique : provoque la paralysie du pharynx, la diarrhée et l’anurie ; pouls et respiration s’affaiblissent ; syncope. Dose mortelle chez le cheval dès 300 grammes.
Limiter les risques.doc
Adonis : Intoxication par le foin contaminé par Adonis vernalis. Intoxication similaire à celle du laurier rose à dose plus élevées.
Anémones : (voir Renonculacées).
Arnica : (Tabac des Vosges, Souci des Alpes). Provoque des spasmes, crises nerveuses,
hémorragies et mort dès 500 grammes pour un cheval.
Belladone : Le cheval y est particulièrement sensible, à partir de 10 grammes (alors que pigeon, lapin, chèvre, mouton n’en sont pas incommodés). Comme l’homme, le cheval présente des convulsions. A partir de 125 grammes, la dose est mortelle pour le cheval.
Buis (Buxus sempervirens) : On observe des vertiges, un engourdissement général, une démarche indécise, un état de para-ébriété, des crampes. Il n’est pas rare que ces symptômes d’empoisonnement soient accompagnés par ceux de la gastro-entérite (coliques, diarrhée). Les chevaux succombent rapidement s’ils ont absorbé environ 750 grammes de feuilles de buis.
Ciguës : Le cheval y est peu sensible (au contraire des chiens, chats et humains). Se méfier néanmoins des fruits et feuilles sèches dans les foins.
Provoque des spasmes des mâchoires, convulsions à partir de 100 grammes.
Colchique : (Narcisse d’automne, Safran Bâtard). Feuilles au printemps, fleurs en septembre. Feuilles toxiques pour le cheval à partir de 100 grammes, fleurs et graines à partir de 50 grammes, bulbes à partir de 5 grammes. Provoque faiblesse, refroidissement, agitation, diarrhée gélatineuse, cœur déréglé, œil et bouche violacés, urines brunes et sanguinolentes. Les juments avortent fréquemment, les poulains meurent avant 48 heures et les adultes résistent mieux.
Coquelicots : Intoxication morphinique utiliser l’antidote de la morphine.
Datura Stramoine. (voir le datura) Provoque les mêmes troubles que la belladone. Le
Brugmansia ou datura en arbre est une plante ornementale assez courante.
Digitales : Provoquent une accélération considérable du pouls et de la respiration, convulsions, coma, mort. Elles sont toxiques pour le cheval à partir de 200-400 grammes.
Ellébores (E. fétide et E. noire). Mortelles à partir de 60 grammes chez le cheval.
Erable sycomore (Acer pseudoplatanus) L’ingestion des fruits (samares) et des feuilles est à l’origine de la « myopathie atypique », dont l’origine a été récemment découverte (2013). La toxine « hypoglycine A » est contenue dans les graines des fruits. La maladie généralement fatale se caractérise par la dégénérescence sévère des muscles dont ceux intervenant dans la respiration, la posture, atteignant aussi le muscle cardiaque.
La configuration des fruits (samares) prédispose à leur dissémination par le vent, ce qui accroît le rayon d’action au-delà de la zone où sont présents les arbres sycomores. Ergot de Seigle. Le seigle ergoté provoque des empoisonnements par son parasite.
Les symptômes sont une sorte d’ivresse à partir de 150 grammes d’ergot, paralysie des membres rapide après des secousses de ceux-ci, respiration pénible. A doses moins fortes, l’intoxication est chronique (ergotisme), avec tremblements, convulsions tétaniques, diarrhées (avortement des juments).
Euphorbes. Mortelles à partir de 50 grammes chez le cheval. Son latex rend néanmoins sa consommation exceptionnelle.
Férule : Plante méditerranéenne très toxique en Corse dans le Var et dans les Corbières / Roussillon. Contient un anticoagulant naturel.
Ficaires (voir Renonculacées).
Fougère mâle (Rhizôme). Les litières de feuilles ne provoquent pas d’accident, les jeunes bourgeons verts sont même comestibles. L’intoxication, chez le cheval, débute à 50 grammes de rhizome et est mortelle à 80 grammes : diarrhée, coliques, convulsions, congestions des reins et poumons.
If : Feuilles, fruits, tiges, sont d’une grande toxicité quelle que soit la dose ingérée, et l’effet du poison aggravé à la fois par les doses et la fatigue du cheval.
La mort peut être foudroyante avec 200 grammes chez un cheval adulte (syncope brutale). (voir l’if à baies)
Ivraie enivrante. Les chevaux sont très sensibles et évitent la plante sur pied. Mais un mélange de 5 % dans les foins et farines provoque des troubles gastro-intestinaux, tremblements, urines fréquentes et douloureuses.
Jusquiame. Mêmes méfaits que la belladone.
Laurier-Cerise. Provoque des troubles cardiaques et nerveux. Se méfier aussi de
l’espèce dite Laurier-Tin. Dose mortelle : 400 grammes pour le cheval.
Laurier-Rose ou Oléandre (Nerium Oleander). (voir le laurier rose)
Pousse naturellement dans les régions méditerranéennes. Mais son aspect décoratif le fait cultiver en caisse en Europe occidentale et centrale. Il sert souvent à délimiter le rectangle de dressage au milieu d’une carrière plus vaste, ce qui n’est pas précisément indiqué. La même remarque peut être faite pour le buis, l’if et le thuya. On observe une irritation des muqueuses gastro-intestinales qui se traduit par des coliques et de la diarrhée. Apparaissent ensuite l’oppression urinaire, les palpitations, le ralentissement puis l’accélération du pouls, une faiblesse générale, des frissons, des vertiges, souvent une grande agitation (congestion cérébrale).
Morelle Noire. Elle contient des glucoalcaloides et provoque essentiellement de la diarrhée.
Prêle. La présence de 10 % de prêle dans un foin peut provoquer une équisétose mortelle.
Renonculacées. A côté de l’aconit déjà cité, l’Anémone Pulsatille, l’Adonis, les Renoncules et Ficaires provoquent des accidents plus ou moins graves. (voir aussi : La renoncule ou bouton d’or, adventice des prairies)
Rhododendron (var. ferrugineum, hirsutum, maximum, ponticum, chrysantheum). On observe une forte salivation, des coliques, de la diarrhée sanglante, une grande agitation, des vertiges, des paralysies, des crampes du diaphragme.
Rue (surtout dans le bassin méditerranéen). Le cheval est surexcité, fébrile, douloureux du ventre, diarrhées souvent sanglantes, puis stupeur et tremblements des membres. Enfin, paralysie et arrêt du cœur. Survivantes, les juments avortent généralement. La dose toxique commence à 40 grammes. L’intoxication n’est pas courante en raison de son odeur fétide. La rue est riche en furanocoumarines qui induisent un risque de phototoxicité pour les zones blanches.
Sabine (Faux Cyprès) surtout dans les montagnes. Mêmes troubles que pour la Rue. Semen-Contra : Est voisin de l’armoise (genre Artemisia) et provoque des convulsions si la dose ingérée atteint 300 grammes de Semen-Contra, alors que l’Armoise peut être absorbée jusqu’à 700 grammes.
Tabac : Certains chevaux aiment le tabac à fumer. La dose mortelle pour le chevaux est de 300 grammes.
Thuya : Mêmes troubles que ceux provoqués par la Sabine et la Rue avec néphrite. Vératre des montagnes. (Ellébore blanc) : Chez le cheval, les premiers signes peuvent commencer avec 12 grammes: troubles cardiaques, congestion pulmonaire; mortel avec 150 grammes.
Vesce (Vicia sativa) : Elle est parfois cultivée comme fourrage. Mais sa consommation à l’état vert (comme la luzerne) provoque souvent des intoxications chez les chevaux. L’animal transpire abondamment, maigrit. Ses conjonctives deviennent jaunâtres et l’ictère apparaît. Le cœur se met à cogner jusqu’à cent pulsations à la minute. La température baisse. Il y a enfin chute de poil et fourbure du sabot.